Après la Korité célébrant la fin du ramadan, Tabaski rappelle le sacrifice d'un mouton fait par Abraham : dans chaque famille, ce geste sera repris.

D'où un afflux de moutons sur Dakar, des allées entières transformées en enclos, des moutons sur chaque trottoir, des béliers énormes ou des agneaux maigrelets, il y en a pour toutes les bourses. La préparation de Tabaski représente un gros investissement pour des familles déjà confrontées à l'inflation ; face à la pression familiale et celle du quartier, les pères doivent se saigner aux quatre veines pour égorger leur mouton.

Le mouton, les boubous, le voyage au village, les cadeaux... jamais je n'ai pu ressentir une telle tension économique en ville, les taxis coriaces sur les négociations des prix, pareil chez la marchande de légumes, l'échéance qui approche, les moutons deviennent de plus en plus blancs, de plus en plus nombreux.

La publicité se met à l'heure de la Tabaski

Toilette du mouton

Et puis vient le mardi, jour de la Tabaski, Dakar est vide. Littéralement. Quelques moutons se font égorger ici et là pour ceux qui n'ont pas pu en acheter un. J'arrive dans la famille, ils en sont à vider les abats.

Une fête familiale du matin (grande prière à la mosquée pour les hommes), jusqu'au soir, où les familles sapées sortent saluer les voisins. Deweneti, balna la, balma ag (je sais plus trop dans quel sens, mais comme pour la Korité, on se demande mutuellement pardon.

Même endroit, trois jours après, des moutons ne restent que leurs peaux.

Tabaski : le mouton à la fête

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